Le 24 août 2009 hantera Francine Proulx-Kenzle à jamais. Deux ans après être sorti du placard, son fils Jeremy s’est enlevé la vie.

PHOTO : RADIO-CANADA / CORY HERPERGER

D’abord anéantie, ensuite résiliente, elle a décidé de s’investir pour éviter que d’autres drames semblables surviennent en Saskatchewan.

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Papa, maman. Je vous aime, mais…

C’est ainsi que débute la lettre que Jeremy Kenzle a laissée sur son lit avant de partir de la maison familiale à Regina pour ne plus jamais y revenir. Ce matin-là, Francine Proulx-Kenzle et son mari, Rodney, ont tout de suite compris que leur vie allait changer pour toujours. Le Service de police de Regina a rapidement lancé les recherches pour retrouver leur fils de 28 ans.

La sœur de Jeremy, Meagan Kenzle-Frohlick, alors étudiante au baccalauréat en enseignement, en était à sa première journée de stage dans une école de Prince Albert, à plus de 360 km de Regina.

Tôt le matin, un collègue l’avait informée qu’il avait vu sur Facebook des publications de gens qui cherchaient son frère Jeremy. Incrédule, Meagan a appelé sa mère, Francine, qui a tenté de la rassurer. Mais quelques heures après le signalement de la disparition, le véhicule du jeune homme a été retrouvé dans le stationnement d’un hôtel de Regina, où il avait mis fin à ses jours.

Quand j’ai reçu l’appel, je me suis effondrée. Les jambes m’ont lâchée, se rappelle sa sœur, qui avait alors quitté Prince Albert pour se rendre à Regina avec l’un de ses cousins.

Ç’a été un choc extrême pour la famille, explique Francine, plus de 11 ans après le drame.

« Malheureusement, quand on parle de suicide, tout le monde est perdant. »

— Une citation de Francine Proulx-Kenzle, mère de Jeremy

Beaucoup de personnes ont effectivement souffert de la mort de Jeremy. Sa mère, son père, ses deux frères, sa sœur, ses oncles, ses tantes, ses camarades… Tous ces gens ont perdu quelqu’un d’unanimement décrit comme attachant, drôle, empathique, qui aimait débattre différents sujets – un peu trop parfois, vous dira sa mère –, mais surtout un passionné destiné à un beau parcours.

Lorsque Jeremy s’est ouvert à ses proches à propos de son homosexualité, la nouvelle a été bien accueillie. Mais l’amour et l’acceptation des gens qu’il aimait le plus au monde n’ont pas suffi. Il a expliqué, dans sa lettre, qu’il se sentait incapable de vivre dans une société qui n’accepte pas totalement son homosexualité.

Ces mots, lourds de sens, sont demeurés dans la mémoire de ses proches et ont fini par éveiller chez sa mère un puissant désir de changer les choses. Armée de sa résilience, après avoir pris le temps de vivre son deuil et être allée chercher de l’aide, elle est devenue formatrice en santé mentale et ambassadrice dans la lutte pour l’acceptation de la communauté LGBT+.

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